Le titre et la photo de couverture attirent comme un aimant...
Cette femme blonde, c'est Lucile, la mère de l'auteur.
Le livre, c'est son histoire, et celle de sa fille.
Une histoire de famille dont l'authenticité se ressent à chaque page, plus forte qu'une fiction.
Quelques jours après avoir fermé "Rien ne s'oppose à la nuit", je suis tombée par hasard sur une interview de Florence de Noiville, critique littéraire au Monde et romancière, et voici ce que j'ai noté:
"parler de soi n'est pas nécessairement du narcissisme...parler de soi au plus juste doit amener le lecteur à se dire: "Ah, voilà! C'est exactement ce que je ressens.""
Et c'est bien ça, Delphine de Vigan parle d'elle et je m'y retrouve, même si son histoire est complètement différente de la mienne.
Par exemple, ce passage où s'expriment les inquiétudes de Lucile alors qu'elle n'est encore qu'une enfant, exactement les mêmes qui ont commencé à me hanter au même âge, et que j'ai appris à gérer, bon an, mal an:
"Pendant quelques minutes, Lucile regarda dans le vague, absorbée par les visions d'horreur qu'elle ne pouvait chasser, chocs, chutes, brûlures, concernant tour à tour chacun de ses frères et soeurs, avant de se voir elle-même glisser sous le métro. Elle perçut soudain combien ils étaient vulnérables, combien leur vie au fond ne tenait qu'à un fil, à un pas inattentif, une seconde de moins, ou de trop. Tout, et surtout le pire, pouvait arriver. L'appartement, la rue, la ville contenaient un nombre infini de dangers, de possibles accidents, de drames irréparables."
"Rien ne s'oppose à la nuit", comme ce titre le suggère, c'est aussi une histoire qui se termine par un suicide, une mort choisie...
On est en plein dans le débat actuel, que je trouve super justifié et auquel je m'intéresse beaucoup, sur les choix de fin de vie, le suicide assisté, l'euthanasie.
Pour moi, c'est aussi la force du livre de Delphine de Vigan.