J'ai laissé tomber "Mange, prie, aime" vraiment trop ennuyeux pour moi.
Et me voilà plongée dans "Blonde"de Joyce Carol Oates (JCO).
J'en suis à la page 208 et il y en a 1110 !
Et là, attention les filles, comme dirait ma Soso, "ça envoie ! ça envoie du lourd !"
Dans les 200 premières pages, Marilyn, c'est encore Norma Jeane, une adorable petite fille complètement perdue. Sa mère est internée, ses grands-parents sont morts, son père, inconnu, n'a jamais voulu entendre parler d'elle.
A l'orphelinat, bien qu'elle ait déjà 11 ans, elle est tellement mignonne à tous égards que plusieurs familles désirent l'adopter. Mais sa mère, de son hôpital psychiatrique, refuse à chaque fois de signer les papiers qui permettraient cette adoption.
JCO est un écrivain de génie, "Blonde" est un roman et non une biographie. Elle raconte l'histoire de Marilyn à sa manière. Elle imagine la mémoire de Marilyn, à partir d'éléments véridiques de sa vie.
Un petit extrait?...
Je ne peux pas m'en empêcher...
"Même si elle avait eu l'air triste un moment auparavant, Norma Jeane s'allumait vraiment comme une ampoule en présence de visiteurs importants. Son visage adorable, d'une rondeur parfaite, ses yeux bleus intenses, et son sourire, ses manières timides, qui vous faisaient penser à Shirley Temple en moins exubérant..."Un vrai ange!"
Il y avait une prière dans ses yeux: Aimez-moi! Je vous aime déjà.
Le premier couple qui avait souhaité adopter Norma Jeane Baker venait de Burbank, où il possédait une exploitation fruitière de quatre cents hectares; ils étaient tombés amoureux de la petite fille, disaient-ils, parce qu'elle ressemblait à leur fille Cynthia Rose que la polio leur avait enlevée à l'âge de huit ans. (Ils avaient montré à Norma Jeane la photo de la petite morte et elle en était venue à croire qu'elle était peut-être leur fille, que c'était peut-être possible; si elle allait vivre avec ce couple, on lui donnerait le nom de Cynthia Rose et elle s'en faisait une fête! "Cynthia Rose" était un nom magique.) Bien que le couple eût espéré une enfant plus jeune, dès qu'ils avaient posé les yeux sur Norma Jeane,"C'était comme si Cynthia était ressuscitée, comme si elle nous était rendue. Un miracle!" Mais l'hôpital de Norwalk avait fait savoir que Gladys Mortensen refusait de signer les papiers autorisant l'adoption. Le couple avait eu le coeur brisé, c'était "comme si nous perdions Cynthia Rose une seconde fois", mais il n'y avait rien à faire.
Norma Jeane se cacha pour pleurer. Elle avait tellement souhaité être Cynthia Rose! Et vivre à Burbank dans une exploitation fruitière de quatre cents hectares avec une mère et un père qui l'aimaient."