Un blog pour mes filles

Est-ce que je suis du genre à laisser se dessécher dans un coin des pâquerettes du jardin, avec des tiges de toutes les tailles, cueillies pour moi par mon fiston ?

Alors là, vraiment pas !

Donc, j'ai des récipients exprès pour ça:

Ce sont des verres de bougies parfumées Ikea (elles sentent très bon et elles ne sont vraiment pas chères) que je garde quand la bougie est terminée.

Les verres récupérés ont bien d'autres utilisations dans la maison. Par exemple, dans la chambre de Jeanne:

Comment me suis-je retrouvée avec ce livre en main?

1ère étape: choix de l'auteur.

Mario Vargas Llosa a eu le prix nobel de littérature en 2010 et, à l'occasion d'un rapide portrait de lui, à la télé, sa personnalité et son parcours m'ont plu: après avoir été communiste dans sa jeunesse, il est devenu libéral après la révolution cubaine et a fondé un mouvement de droite démocratique.

2ème étape: choix du livre.

Quand je découvre un auteur, je préfère commencer par une oeuvre récente.

"Le Paradis-un peu plus loin" n'est pas le dernier livre de Mario Vargas Llosa, mais il ne date que de 2005, et comment résister à un tel titre? 

C'est le récit de deux destins, celui de Flora Tristan et de son petit-fils Paul Gauguin. Ils ne se sont jamais connus, mais ils ont été tous les deux, à leur manière, des utopistes, à la recherche d'un paradis qu'ils ont cru possible.

Flora Tristan est une des premières féministes.

Elle combattait pour une plus grande justice sociale et pour l'égalité entre les hommes et les femmes.

Vues du 21ème siècle, ses idées sont souvent farfelues.

C'est une bonne expérience, grâce au talent de Mario Vargas Llosa, de réussir à se plonger dans la mentalité de l'époque, juste après la Révolution, et au démarrage de la révolution industrielle du 19ème siècle.

Sur son chemin, Flora Tristan croise des gens tout aussi utopistes qu'elle, dont les idées évolueront au fil du temps pour donner naissance à l'anarchisme, au socialisme, au communisme.

Parmi eux, les Saint-Simoniens et les Fouriéristes, qui imaginent des sortes de communautés idéales appelées des phalanstères. Incroyable de s'apercevoir que Louis Rousseau, le fondateur de Keremma, en faisait partie!

En lisant "Le Paradis-un peu plus loin", j'apprends beaucoup de choses en histoire politique.

Et Paul Gauguin?

Un destin vraiment étrange !

Jusqu'à 30 ans passés, Paul Gauguin est un bourgeois aisé, courtier en bourse, marié à une danoise, père de cinq enfants.

Un collègue lui donne le goût du dessin et de la peinture et là, il devient à la fois génial et barjo. Il plaque tout, petit à petit, boulot, femme et enfants.

Il se lance dans une vie de misère et de bohème, pour finir ses jours aux Iles Marquises, complètement dingue, malade, pauvre, solitaire.

Et maintenant que je me suis laissé embarquer dans cette lecture, j'ai tellement envie de contempler des toiles de Gauguin !

Conclusion:

Je suis contente d'avoir découvert Mario Vargas Llosa.

Quel livre de lui vais-je choisir la prochaine fois ?

Une oeuvre plus ancienne, "La tante Julia et le scribouillard", déjà lue par Anaïs, ou plus récente, "La tentation de l'impossible", un titre riche de promesses ?

Pour garder bien présent dans notre mémoire notre voyage à Paris, Adam et moi, nous avons réalisé un cahier-souvenir:

C'est un vrai plaisir de le feuilleter et Adam n'en finit plus de faire des commentaires et de se rappeler de toutes sortes de détails.

En 2004, c'est avec Jeanne que j'avais fait un cahier-souvenir, pendant notre séjour à Barcelone, et nous le regardons toujours avec émotion.

Le camélia rose devant la maison est en fleurs (rien d'exceptionnel, c'est sa date de floraison habituelle, de février à avril à peu près).

Cette floraison marque le retour dans la maison des bouquets de fleurs du jardin.

Les filles, au mois de septembre, à Dinard, dans cette expo d'art contemporain, "Hope!" (Expo "Hope!" à Dinard ), dont je vous ai parlé plusieurs fois, j'ai été marquée par une vidéo:

 "Incarnation", d'un artiste nommé Bill Viola.

Lecture du catalogue de l'expo:

Bill Viola est une figure majeure de l'art vidéo, il "a contribué à la reconnaissance de cette pratique en tant que pratique artistique autonome".

Il "s'illustre depuis les années 90 avec des oeuvres vidéos spectaculaires, inspirées de différentes traditions spirituelles et proposant une méditation sur les cycles de la vie et de la mort."

"Incarnation" est une vidéo d'une durée de 8 minutes 55.

C'est d'abord un écran noir, puis plein de grisaille, où l'on distingue des silhouettes qui avancent vers nous.

Au cours de mes quatre grossesses, j'ai eu de nombreuses fois des capteurs placés sur le ventre pour surveiller la vie de mes bébés à l'aide d'un monitoring : j'entendais alors les battements de coeur, les mouvements, les bruits aquatiques produits par les petites vies en développement...Le son de la vidéo de Bill Viola m'a irrésistibement rappelé ces instants.

Les silhouettes se précisent, on distingue un homme et une femme, ils traversent un mur d'eau jusqu'alors invisible.

Ils sont là devant nous, nus et étonnés.

Ils nous regardent.

Comment ne pas penser à la naissance d'un bébé ?

Ils nous regardent et ils sont effrayés.

Surtout l'homme.

La femme a une expression de curiosité, on peut penser qu'elle voudrait rester. 

Mais l'homme lui tient la main et l'attire en sens inverse, ils retraversent le mur d'eau puis disparaissent progressivement, comme ils sont arrivés.

Comment ne pas penser à notre mort ?

Cette vidéo émouvante, il est possible de la voir jusqu'au 3 mars, à la galerie Yvon Lambert, 108 rue Vieille-du-Temple, à Paris.

Elle fait partie d'une exposition qui est sûrement très belle, puisqu'elle s'appelle "L'Insoutenable Légèreté de l'être", en référence au livre de Milan Kundera.

Une partie de l'exposition est visible à New-York.

Pour ne pas avoir à faire le voyage, on peut cliquer sur le site de la galerie, yvon-lambert.com link il est possible d'y avoir un aperçu des oeuvres exposées à Paris, et à New-York.