"Un thé au Sahara" de Paul Bowles

"Un thé au Sahara", c'est un roman et c'est un film.

Dans la collection "l'imaginaire" de Gallimard, j'ai trouvé, vendus ensemble, le livre et le DVD. 

L'auteur de ce roman, Paul Bowles, est américain. Il est né en 1910 et décédé en 1999, à Tanger, sa ville d'adoption, où il vivait depuis l'après-guerre et où il écrivit en 1948 son titre le plus célèbre: "Un thé au Sahara".

C'est l'histoire d'un couple de new-yorkais, Kit et Port Moresby, mariés depuis 10 ans, riches, vaguement artistes, désoeuvrés, désabusés, et à mon sens un peu trop épris d'introspection...Mais, c'est tout leur charme bien sûr.

Bertolucci en a fait l'adaptation au cinéma en 1990. John Malkovich y joue le rôle de Port et Paul Bowles y apparaît en personne.

Kit et Port voyagent...pour trouver un sens à leur vie...

Pourquoi ont-ils choisi l'Afrique du Nord ?

"A New-York, ils avaient constaté que l'Afrique du Nord était l'un des rares pays pour lequel ils pourraient trouver des places disponibles sur un bateau."

 Port pense y passer un an, peut-être plus.

Avec leur ami, Tunner, à qui ils fausseront finalement compagnie, les voilà en route vers le Sahara, toujours plus avant dans le désert, séjournant dans des villes aux noms exotiques, dont je n'ai pas vérifié l'existence - Boussif, Bou Noura, Messad, Aïn Krorfa...- et dans des "hôtels" de plus en plus précaires.

Leur périple se termine très très mal...

A force de se chercher, ils se perdent...Lui dans la mort, elle dans la folie...

Ce livre et ce film exerce sur moi une sorte de fascination.

Mais pourquoi ?

La première raison, je pense, c'est que j'aime l'idée de trouver une solution au désespoir, en fuyant le confort et le bien-être offerts par le monde occidental, pour se réfugier dans l'essence même de l'existence humaine, la survie. 

Il me semble qu'en proie à la même désespérance que Kit et Port (Dieu merci, il n'en est rien et j'espère qu'il en sera toujours ainsi), je pourrais faire ce choix radical.

La deuxième raison, c'est l'Afrique du Nord.

Parce que mon coeur en est marqué.

Mon adorée Mamie G. avait vécu 10 ans à Menzel-Bourguiba, en Tunisie, de 1937 à 1947 et elle m'en a raconté mille et mille souvenirs, tout à fait dans l'ambiance d'"Un thé au Sahara".

Ma mère est née à Menzel-Bourguiba !

Et puis parce que je suis pour toujours la petite fille qui a vécu quatre ans à Alger, dans la douceur merveilleuse des bords de la Méditerrannée, Alger où il arrivait que souffle le sirocco, ce vent au nom envoûtant comme une formule magique, ce vent chaud venu du sud, du désert, du Sahara...

Comments

[Jacqueline L]

Je ne sais qui a dit "Le désert ne cesse de parler à qui sait l'entendre". Une semaine de trek dans les dunes de Mergouza ( Maroc )est le plus beau souvenir de mes voyages !!! Je suis née est vécue
jusqu'à 16 ans dans ce beau pays,cela renforce mes émotions. Je cours chercher ce roman.

[Marie]

J'espère que tu n'auras pas de mal à le trouver. Moi, je suis tombée tout à fait par hasard dessus dans une petite librairie. Je ne sais pas s'il existe en poche. Tu vas sans doute être
obligée de le commander, n'oublie pas ,c'est la collection "l'imaginaire" de Gallimard. Et n'hésite pas à regarder le DVD, il facilite beaucoup la lecture du livre et il en restitue très bien
l'ambiance.

[bab]

Menzel-Bourguiba, c'est à côté de Tunis?
je ne connais pas
Y es tu déjà retourné?

[Marie]

C'est jusre à côté de Bizerte, pas trop loin de Tunis, je pense. J'y suis allée, petite, avec mes parents, pour revoir la maison d'enfance de ma mère.